La dame aux ragondins - The lady with the nutrias - Canon EOS 250d (Sl3)
La dame aux ragondins - The lady with the nutrias - Canon EOS 250d (Sl3)
Un festin pour les rongeurs d’eau douce
« Je les nourris, je les caresse, ils ont le poil doux, c’est mes pioupious. »
Rencontrée au hasard d’une promenade, une dame me raconte sa drôle de relation avec une famille de ragondins qu’elle nourrit avec assiduité et à qui elle parle comme à des chats.
Quand elle les flatte de la main, leur poil se hérisse de plaisir, ou alors c’est le signe qu’il vaut mieux ne pas les déranger quand ils ont la bouche pleine.
Ailleurs dans le monde, on appelle nutria, coypu ou coypou ces rats épineux d’eau douce qui sont munis de dents orange, de pattes palmées, et qui ont quelque chose de tendre.
Pour une poignée de carottes
Attroupées aux pieds de leur nourricière, les « pioupious » se font des politesses ou se poussent des épaules, se mettent debout en laissant traîner leur longue queue ronde, tremblotent, grognent, feulent et se querellent pour un quignon de pain ou une rondelle de carotte qu’ils savourent ensuite jusqu’au trognon, le dos tourné, tandis que les volatiles du coin caquètent, cacardent ou criaillent, la salive au bec et l’oeil rond devant un festin dont ils espèrent plus que des miettes.
Une basse-cour et le baron perché
Outre les rongeurs affamés et voraces, il y a une troupe d’oies et un jars, une flotte de canards colvert et un célibataire de Barbarie, d’infatigables poules d’eau qui couinent et, à distance respectueuse, un grand cormoran perché comme un baron noir, ainsi qu’hérons et aigrettes sachant rester dignes entre deux migrations, et de toute façon ces oiseaux-là n’avalent que des petits gardons ou une bonne tanche en rêvant à un silure pourtant trop gros pour leur gosier.
Mais les chiens reniflent la piste et ce n’est pas la volaille qui les met en chasse…
La chaîne alimentaire et le destin des nuisibles
Dans certaines contrées, on accommode le ragondin en ragoût où flotte le râble, et autrefois, les fourreurs transformaient une grappe de ces bestioles en toques et manteaux du pauvre.
De nos jours, il n’est pas recommandé de nourrir la faune sauvage, ni les pigeons qui pullulent ni les ours qui fouillent les poubelles, mais notre dame a bon cœur et rien ne la détourne de sa vocation.
« Vous les apprivoisez et nous, on va les empoisonner et en faire du pâté parce qu’ils font des trous, un monsieur m’a dit. Et vous, vous n’en faites pas des trous? Passez votre chemin, je lui ai répondu. »
La scène prise sur le vif se déroule en novembre 2022 non loin de chez moi, sur la berge empierrée d’un petit lac de Haute-Garonne, Occitanie, face à l’îlot qui sert de refuge à tout un monde.
On parle du caractère des ragondins, de leur nuisibilité, de leur appétit, de leurs saisons, de leur progéniture, de leurs prédateurs et donc de leurs incisives, ces outils parfois redoutables.
« Une fois, j’ai été mordue mais ce n’était pas une attaque, je me suis trouvée au milieu d’une bagarre. »
Canon EOS 250d / Sl3 + Canon EF-S 55-250mm (FHD50p/100)
Musique originale JFGL d’après Kurt Weill.
Editing Final Cut Pro / WaveLab
https://greglamazeres.wixsite.com/videoreporter